à Marc Bloch (1886–1944)
Les combats sans trêves
de pirateries de brigandages
battent les mers
& sur les terres
de fructueuses razzias dressent
des étals de captifs.
De portage en portage
de marché en marché
contre les marchandises et l’or s’échangent
des hordes d’esclaves.
Des guetteurs fouillent des yeux
la haute mer, tremblant d’y voir
les proues ennemies,
aux monastères les mains des moines
notent les pillages
des peuples matelots.
En dépit des murailles
avant de succomber à l’assaut
certains voient des enfants embrochés
sur la pointe des lances.
Les pieds poudreux, les colporteurs
par monts et par vaux
vagabondent en rond.
Sur les chemins ils croisent
les fugitifs chassés par la guerre
ou la faim
les chercheurs d’aventure
les pèlerins des voyages lointains.
Tous apprennent de Dieu sur les fresques,
les bas-reliefs des églises
& dans les ciels d’orage ils voient
de fantomatiques armées annonçant
disettes de vin disettes de blé.