petits pas étroits
pressés
presque
devant
les « souliers »
et légers à la fois
‑elle- morte
les ourlets
ne connais plus
toi
ça penche un peu
sur les lacets
droite gauche
gauche droite
‑ton pas-
de bidasse
calot vert de gris
tes petits pas
et un
et deux
et trois
jeune type
fou
‑elle-
avait peur de l’eau
tu t’y cachais
toi
exprès
pour jaillir
rejaillir
dans ton slip « d’homme »
‑de la rivière-
tu surgissais
devant
‑elle-
à la peau blanche
le soleil
piquait
quelquefois
-elle-
kodak neuf
sur toi
jeune père en costume
l’autre enfant
sur ton bras
comme une balançoire
séparé
de ton corps
et cheveux
gominés
fier
l’ourlet
du pantalon
et pli
parfaits
blanche chemise
pointue
dans ton cou
comme
une équerre
de bois
sous
la chemisette
ton
biceps bandé
comme un sexe
‑elle-
ne riait pas
ce qui roule
sous la peau
ne se montre pas
petit enfant
serré contre
mille frères
short gris pluie
sur un perron
de plâtre
un film tous pareils
sans famille
un nanar pour pleurer
mais tu ne jouais pas toi
‑elle-
racontait cela
pater frange courte
une caboche d’ange
pleine de mares
et de vase poissonneuse
et si maigre échalas
ta mobylette jaune
aux lettres argentées
je crus longtemps
qu’elle avait
un prénom
le secret disparut
quand
je connus mes lettres
peu-geot comme
toutes celles qui
roulaient
et les voitures aussi
rien
ne me consola
la sieste
est une religion
l’été brûle
pour de vrai
j’arrache tes bottes
caoutchouc
les coinçant
entre bras
et maillot rayé
manches courtes
allongé sur le lit
que tu ne défais pas
tu sombres vite
manches courtes
tricolores
et l’arrivée
du tour
à la radio
ça gueule
et gueule encore
‑elle-
déteste ça