Une grosse goutte de pluie s’écrase sur l’épaule nue. D’un doigt vous la séchez, en l’étirant sur sa peau. Une ligne incurvée se dessine. Le ciel claque. Il est l’heure soudain, le temps presse. Rentrez vite. Les dunes vont chanter.
D’un doigt suivre en douceur la courbe qui part de dessous l’oreille, descend le long du cou et longe l’oblique de la clavicule. De la paume faire une conque ajustée à l’arrondi de l’épaule. Rester là sans bouger. Communion.
Le vouvoiement une caresse dit-on, le tutoiement un partage. Le vouvoiement une réserve, le tutoiement un accueil. Le vouvoiement une distance, le tutoiement une proximité. Le vouvoiement une défense, le tutoiement une intimité. Et soudain, dans le creux de la nuit, dans l’enchantement des corps et des souffles mêlés, entendre murmurer : — Vous êtes belle, Madame… — Je suis à vous, Monsieur…
Bien avant que le jour ne se lève, bien avant que je n’ouvre vraiment les yeux, j’ai perçu le rythme léger et régulier de votre souffle dans mon dos. Tout doucement je me suis retournée, et suis restée là, à distance d’effleurement de peau, sans bouger, à vous respirer, sans oser le moindre geste pour vous toucher.
Sans rien oser.
Mais sans la moindre envie non plus de me lever ou de partir.
- Tu entends le son du glissement de ma main sur ta peau ?
- Oui
— Tu t’en souviendras ?
— Oui.
[…] Si vous Une grosse goutte de pluie s’écrase sur l’épaule nue. D’un doigt vous la séchez, en l’étirant sur sa peau. Une ligne incurvée se dessine. Le ciel claque. Il est l’heure soudain, le temps pr… […]