Sans objet
Ils nous imprègnent
Nos pieds foulent le sol, sans objet
La vallée s’éveille aux bruits du lieu
Une palombe chasse le temps
Le fleuve répond aux rires d’argent,
qui alignait des trêves.
Adieux
Il y avait des visages
Avant qu’ils ne s’effacent
On avait pris des couteaux
Dans la chaleur des corps
On entendait parfois
Le chant des hautes plaines
Elles les mains qui
Enlacent au présent
Puis tu dis je disparais
Derrière le fouillis d’étoiles
On ne saurait jamais
Communion
Nous sommes morts
rides joviales
hideusement rosies
Tranche de vie tu as dit le miroir
au-delà des enfers
au-delà de nos âmes nos silhouettes
noircies
Ta chair est mienne dans l’intime
saveur des êtres d’eau
Je bois ton rire et me souviens de tout
Elle jaillit l’absence
Dans ce couloir sonore
elle jaillit l’absence
Elle jaillit devant les mots corps
soyeuses femmes au
make-up au bord
des lèvres
Le mendiant toutefois
soulève un gobelet
très blanc
Geste écrasant ma mémoire
Seul ton visage s’est enfui
Alliage
Tu m’as dit je ne suis pas
spectaculaire
Tu es derrière la vitre
tes mots brûlent la paroi
Le ventre et l’eau forment un cercle
Quand tu plonges
tu n’es pas la chute
mais l’avènement des os sur le sol
Tu m’as offert une bougie
tu m’as dit rappelle-toi
tu tournoyais
étrange mon amour étrange
Ta tête coulait dans ma peau