Nu, devant le miroir,
Un corps, un visage, un regard.
Le silence et le battement du cœur, veulent dire quelque chose,
Mais une pensée incomprise follement crie, je ne sais la cause.
De l’autre coté du miroir,
Il contemple mon visage ignorant,
Il voudrait sortir me parler, me faire savoir,
Me faire croire.
« Sortir, sortir »,
Criait-il.
Nu,
Je cherche l’homme au costume noir, sans figure,
Je voudrais lui parler de cette blancheur,
Cette feuille vide, ce stylo sans encre et ce vieil auteur obscur.
Il pleut !
disait-il avec un soupir,
Il contemple mes pensées, il aime me lire,
Il aime regarder à travers moi, ce que je ne vois pas,
Ce que je ne comprends pas.
« Sortir, sortir »,
criait-il,
Nu,
Devant le sourire venin de la fameuse vérité,
Devant sa force, son grand couteau dans ma gorge est toujours planté,
Devant mes mensonges dits avec une grande certitude, quel menteur, je suis !
Devant mes mains sales et cette partie de moi si pourrie,
Quel monstre tu es ! Laisse-moi sortir, il crie.
Laisse sortir la grande partie, qui a tout moment est prête à exploser.
Laisse sortir la colère,
L’enfant qui brûlait les têtes de ses poupées jusqu’à ce qu’elles fondent.
Laisse sortir ce que tu ne peux supporter et le côté sombre qui te hante.
Nu, j’entends une prière d’un monstre,
Il souhaite qu’on se voie, qu’on se rencontre.
Poème : Khalid EL Morabethi
Voix : Gilles-Claude Thériault