Dans la lumière des anges
Je brûle la pression un étau
Qui a tué mon sommeil
Oh non elle ne m’aura pas
La lumière des anges qui
Clignote comme un aver-
Tissement la peur la peur
In the light of angels
En permanence sur un fil
Un fil de lumière détruisant
La confiance — casse le désir
De vivre ensemble les anges
Sous une cloche de verre
In the light of angels
In the light of angels
L’indépendance vire au
Refus tous ces flashs
Du rouge au bleu du
Blanc à l’or dans le viseur
Oh non elle ne m’aveuglera
Pas — je l’emprisonne et la
Manipule comme une
Menace enfermée proche
Mais sous contrôle elle
Se déplace s’éloigne et
Revient plus violente encore
Elle saigne et s’en va
Des lézardes comme des béances
Le trou noir de la bouche, la démence
Les insultes, les pleurs, les cris
Les gestes, les mouvements insensés, la maladie
Les coups, l’auto-mutilation subis
La langue tranchée de ses doigts, de cachets groggy
Le silence du corps, la léthargie
Et au fond des yeux les bris
D’une identité avalée par la folie
Miroite dans une glace
Grossit au point de m’envahir
La peur la peur de perdre
Le contrôle et de partir
En charpie : un fantôme
Dans la foule des jours
De lumière — in the light
Of angels capturée par ces mots
Le viseur tant qu’ils sont là
Je suis une gueule cassée
Personne ne le voit
À l’intérieur les brisures
Les mille éclats
Une mutilée d’une guerre
Dont je porte le nom
La plaie fermée
De trois générations
Une survivante
Femme coquelicot
Au paysage bouleversé
Qui brandit le drapeau
Elle reste supportable
Emprisonnée je la mate
Dans ma poche le monstre
Parcourt l’angoisse illuminée
De toutes les incertitudes
Perdu dans la folie
Amputé, raccourci
Diminué, décati
Hospitalisé, en sursis
Écroué pour la vie
Plongé dans l’oubli
Shooté, amoindri
Mi-bête, mi-zombie
La même puissance du vivant évanouie.
Textes : Yan Kouton & Carol Delage
Photographie : Carol Delage