exil
je t’embrasse
dans cette voiture
je t’embrasse
et tu pars
il ne me reste rien de toi
qu’une ombre incertaine
le grain de ta peau
sous mes doigts
ton odeur enfumée
les jours passent
les traces se perdent
mes narines oublient
mes mains pendent inertes
ma langue tourne sur elle-même
rien n’y fait
tu disparais
je t’oublie
tout un monde
nous sépare
j’te tourne autour
j’te tourne autour
j’sais rien fair’ d’autre
j’te tourne autour
je tourne
je tourne
robe légère
pied en l’air
je tourne
notre danse
est joie
espérance
notre danse
est
sans
début
sans
fin
elle change
pourtant
au fur
et
à mesure
nous dansons
plus près
toujours
plus
près
l’un
de
l’autre
nœud coulant
ou cœurs serrés
comment savoir
étrange phénomène
que cette danse
qui me voit
en ton absence
tourner
tourner
en voiture
autour de Belfort
où est le début du cercle ?
où est sa fin ?
quand le réservoir est vide ?
quand tu reviens ?
alors je tourne
en t’attendant
attendre
tourner
t’aimer