« Ne réduis pas
à si peu de choses
les larmes du haut
les rires du bas. »
Cédric Landri
À l’oblique des bulles
qu’envoient bambins malins
entre deux éclats de rire
les rayons atterrissent
en prenant l’air innocent
sur les nuques.
Ils ont la tendresse
d’une mésange.
Plutôt la férocité
d’un aigle
de lumière
en colère.
Essaime des sourires
dans les champs
dans les foules
tu auras peut-être en retour
un regard ou deux
s’illuminant comme un songe
flou que perce une lueur
de conscience.
Qu’est malaisé l’échange
en attente en huis-clos
où semblent statues
les stoïques
bovins.
Naguère dans ce train
je m’émerveillais
de voir tant de gens
le nez plongé
au fond d’un livre horizon
voyageant aussi bien
vers d’autres lieux
que d’autres pages.
J’aperçois encore beaucoup de lecteurs.
Mais leurs livres évanescents
se dérobent sous leurs mains.
Écrans de fumée.
Caressée par le vent
chatouillée quasiment
frémit telle une demoiselle
la ciboulette.
De plus près scrutons
son corps svelte
qui sous l’impulsion
du zéphyr
imite parfois
la danse du ventre.
Le jardin regorgera
toujours de voluptés et d’images.
Ramasser quelques miettes
de tristesse et les canaliser
pour mieux nourrir les frêles
avant le crépuscule
tel est mon but.
En somme il s’agit
de récupérer l’eau de pluie
pour tes plantes ?
Ne réduis pas
à si peu de choses
les larmes du haut
les rires du bas.