loin dans cette ville
aux coupoles multiples
je m’absorbe dans la contemplation
le ciel soudain menace
deux couteaux se croisent sur une table
têtes de mort sur les dalles d’une église
mon cœur s’obscurcit
les draps se mêlent
à la page.
entre les ramures
cerises noires
et des trous
s’asseoir
la cuiller
prend la masse
compacte du yaourt
creuse dans les bras
m’enlève des mottes
de chair.
au crépuscule
les corneilles
volent encore
au-dessus des frênes
le vent tourbillonne
je pose mon ciel
sans pensées
aujourd’hui les pavots
sortent en éventails roses
de leur coque.
ils me déteignent
dessus
une peau de chèvre
sur le thorax
par pans entiers
mon cerveau
trempe dans
la javel
je rêve de pâquerettes
dans un pré.
le fil coud
grossièrement
l’étoffe de toile
des poches veste
d’un épouvantail
dans la rue
il faudrait coudre
l’espace qui sépare
ou découdre
l’épaisse couche
la tenture baissée
sur le soleil.