En haut de Kingdom Tower
mon œil est grandiose seulement
je n’ai pas vu le soleil aujourd’hui
sur le globe il n’y a presque
plus de sable
je suis carbone
avec mon pouce
il ne s’agit
pas de traces
ces tours jusqu’au ciel
ça forme comme une mèche
dans un oléoduc
ça brûle mais les hommes restent
transpirant muets dans leurs zones intérieures
les hommes restent
dans le grand soir
le vent sur la peau
Il n’y a pourtant pas de lambeaux
rien n’est à saisir
quand on ouvre
ensemble
les lignes
Caresse
le miroir des fêlures
d’ardeurs étranges
d’antiques sédiments
le fruit enfin rouge au sortir du buisson
l’air le lait la terre
l’horizon glisse entre tes doigts
alors que la nuit l’heure incline
le soupir doré des premiers revenants
Poème – Sophie Brassart
Peinture : Jean-Pierre Lourdeau