« La nuit et l’arbre se lient
Tes rêves
Comme des fruits tombentTu deviens pluriel »
Textes de Sophie Brassart
Photos de Vincent Motard-Avargues
On la disait métallique la ville
l’air dure
Un feu sans écorce
hantait les terrains vagues
On aimait vivre quelquefois l’autre on répétait vite vivant
comme ça
on élevait des voix
Alors fuyant le mot vide
Roland s’époumone
l’air sûr, veine et sang
Libérant l’espace
comme étonnante braise
avec un peu de chant
La nuit et l’arbre se lient
Tes rêves
Comme des fruits tombent
Tu deviens pluriel
Effleure ondule effeuille
Sur tes hanches souveraines
La lenteur d’un été
Attache à la couture
ce léger morceau de bois
à notre gaieté pour le temps
lequel t’en soucies-tu
nous aurons deux cerceaux
nous aurons deux ivresses
Mon corps divague dans la roue
Comme une écharde au temps
Lequel t’en soucies-tu
Nous étions même veine
Ce n’était souvenir ni vent pèle-mêle
la nuit murmure torture l’oreille
Dans la guérite
le son inouï
passage froissé
la chauve-souris
Je marche en vie la peau ma vie
retient aussi
qui tant inspire