on plongera dans le bonheur
de medvedkine
un chant muet nous donnera la parole
un silence sera plein de rires
un silence nous couvrira de fleurs
on enverra la mort
se faire voir dans le noir et blanc
on lui laissera
la dernière danse dans longtemps la vie
en accordéon pour l’heure
on se couche dans les plis
on s’étire comme après un sommeil
trop profond on s’étire
comme sous le premier soleil
un chat
dans la gorge fait dérailler un peu
nos oui
on se relèvera cette mort
c’était donc pour du beurre et on rit
on rit et viens
je te dirai
donne-moi la main nous irons
courir à travers champs tu me dis
il n’y a pas de champ
je réponds regarde
comme courir jette des graines
de mauvaise herbe tout autour de nous
comme en rire à perdre
haleine y fait éclore
des coquelicots
on se demande alors mais de quel hiver
était-il question
si l’on tombe on roule vers où je ne sais pas je ne veux pas
le savoir tant qu’on roule à quoi bon
les questions puisque le monde le monde n’est
que cet éboulement doux qui entraîne
l’herbe le ciel le soleil ensemble dans
le creux des corps serrés
et ça ne s’arrête plus
si je chante c’est avec
un accent russe dans la bouche un air
de cosaque bravache ivre c’est la vie
sans fin le carnaval je chante fort
et faux c’est vrai
et je voudrais que ton rire
couvre les paroles
comme ton corps mon corps
le bonheur ça se trouve
sous le sabot d’un cheval
au galop dans le saut
d’obstacles dans la tourbe dans
le rire le hennissement
ça se foule c’est loin
ça se voit
encore
cabré
quand il ne reste là-bas
qu’un nuage
de poussière pour dire comme
nous l’avons trouvé nous l’avons
malmené nous n’avons fait
qu’oublier de nous poser
un instant reprendre
en lui
notre souffle
mais il est tard maintenant