La première voiture brûlée de tout le pays
Repose dans les buissons qui desserrent
Pour son châssis le poil à gratter
Du jour et de la nuit
L’origine de ce monde incontrôlé
Reste à l’horizon comme un appel
À se battre contre des moulins à vent
Qui ont été enterrés ne tournent plus
Qu’avec un peu de cendre résiduelle
Peut-être y a‑t-il dans ces vestiges de guerre
Une limite à ne pas franchir
Ou bien aucune ligne ne se laboure-t-elle
À force de penser aux plus pures étoiles
Quand le père et le fils ont disparu de la circulation
Le magasin des choses est devenu tout blanc
Pénétré d’une absence de coups
D’un manque de douleur interne à digérer
Les derniers quartiers de la lune
Ne résument-ils pas un visage à composer
Qui abandonne tout espoir
De donner une forme humaine
À la silhouette du jour en jachère
Seule preuve d’amitié
Quand les cadres sont cassés
Tableaux d’art objets d’intérieur
Début de la lente et sourde exploration
Qui n’en finit plus de s’arrêter
À la surface des puits immergés dans la forêt
En manque de tunnel
Mais ayant reçu la mission impossible
D’un sonar dépourvu de moyens
Les yeux explorent le noir
Tandis que sur la rive d’autres yeux restent
Toujours les orbites
De ces adultes arrêtés
Il n’y a plus aucun bruit à l’intérieur du noir
La nappe de l’eau est un linceul
Fluide et compact à la fois
Les yeux des autres s’inscrivent dans les tempes
Heureusement qu’ils ne parlent plus
À la place
Des escarbilles
Se jouent d’une aventure à peine esquissée
À la fin de laquelle quelque chose peut se produire
Sans le portrait de ceux et celles qui ont jeté
La clé de l’énigme.