Tunnel
Pollué
de bruits,
de bris
d’images ;
long,
intensément long
le sentiment
(creusé
dans l’argile
d’un jour)
de ne pas en voir
le bout.
Alchimie du dimanche
Voilà, c’est l’heure.
Y aller
au boulot,
au charbon –
bourdon,
mine
de plomb –
Pas envie d’entendre
aujourd’hui leurs
plaintes,
demandes,
délires.
Pourvu que ce soit
entre eux et moi,
non un mur bien sûr,
mais comme –
abeille,
mine
de plume –
une grille de lecture
assez souplement robuste
pour filtrer,
alléger jusqu’au soir
leurs parfums les plus sombres,
leurs échos les plus forts,
sur ma peau
à fleur de paroles.
Nage libre
pour Jeanne
Suivre ton sillage,
ta longueur d’onde,
t’encourager –
émotion simple,
carré,
autour du rectangle –
t’y sentir
dans ton élément,
à l’instar
de moi,
à l’instant,
en nage libre
au fond de mes pensées.
Pour que rien
pour Elliot
Chaque jour,
sur le chemin,
au retour de l’école,
tu glanes
ton lot de feuilles, brindilles,
quelquefois aussi
un bout de branche.
Pendant un certain temps,
elles en rejoignent d’autres,
disséminées dans le garage,
puis,
par nécessité ou autre,
arrive le jour où…
mais…
chuuut…
pour que rien
ne s’écroule
et parce que bien assez vite
tu sauras les lire,
mes silences.
Ou pas
Ma ville
en son cœur
possède un sommet :
un tas de pierres
agencées de manière
spirituelle.
Parfois,
une cordée
d’oiseaux se pose
un bref instant,
puis retourne,
en grand seigneur,
aux cieux.
En contrebas,
pas plus gros qu’un point
d’orgue,
égaré dans une poignée
de secondes,
un troupeau d’hommes.
Parfois,
des têtes
se lèvent
et les poursuivent
en profondes prières
ou pas