Petit sac
.….Chaque fois
ou presque,
tu le ramenais à la maison.
La maîtresse, pourtant,
n’était pas méchante.
Elle racontait juste
des histoires
qui retenaient plus
que ton attention,
.……des histoires
tartinées d’ogres,
de sorcières
et autres loups boulotteurs de chèvres.
Tu aurais bien voulu
pouvoir te fondre entier
dans leur matière
pour que jamais elles ne s’achèvent,
.….au milieu de la tienne –
sous la douche froide
des regards du troupeau –
par ton petit sac
de honte
ramené à la maison,
chaque fois
.…..ou presque.
Petit cheval
Aujourd’hui, des cordes. Tendue,
capricieuse, la voix
du ciel sur les graviers
de la rue encore en chantier
me ramène à ces pleurs
retour d’une fête foraine.
J’avais quatre ans
et n’y entendais goutte –
d’autant plus qu’il
ne plut pas, ce jour-là ! –
et montais donc plutôt haut
sur mon petit cheval
d’émois, à la moindre idée
de borne, de limite. .….….….….….….….Rien
n’a tellement changé depuis.
Arbre
à Johann Bacon.
I
Arbre
au long cou
penché
sur le champ,
on te chatouillait
la nuque,
on manquait
parfois
de se briser la nôtre ;
mais on s’en moquait,
on se laissait porter
par les rires du vent
vers tes plus hautes branches.
On était loin alors,
à des années-nuage
de cet âge
où l’on rendrait les contes,
.….……où les rêves
.….……souvent
.….……oublieraient
.….……de nous faire
.….….….….….….….….…..la courte échelle.
II
Aujourd’hui, l’arbre n’est plus que l’on prit à bras l’écorce, et le champ sur lequel il se courbait a fait place à une zone pavillonnaire. Ici, on se consolera en se disant que pas si grave, au fond, puisqu’il s’agit quand même d’un bois d’êtres ! et qu’évidemment des enfances y poussent, s’agrippent et grimpent à cœur joie, à leur tour, au cou de leur propre
.….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….arbre des possibles.
*Le livre sera préfacé par l’écrivaine Sanda Voïca, animatrice, aux côtés de Samuel Dudouit, de la revue en ligne Paysages Ecrits
[…] vous avez le temps, c’est par ici que ça se passe […]