il a
corps oublié
et il va
les rues
le monde, à ses côtés
à distance
infinie
de son corps
oublié
un infini
épais
comme épaisse
sa peau
Il cherche un troquet.
Bonhomme a un peu soif.
Il marche depuis longtemps.
Ne compte plus ses pas.
Il nous vient de très loin.
De terres très éloignées.
Aux noms qu’on ne trouve pas.
Dans nos bouquins savants.
Il cherche un troquet.
Bonhomme a un peu soif.
Un petit verre de vin.
Et la chaleur d’un lieu.
Où on oublie nos soifs.
désaccordé
il
au lieu de retendre les cordes, de chacune frotter
il
retire les cordes de l’instrument
puis il dépiaute l’instrument
allume un feu
jamais ne m’a trahi
j’y peux sans plainte m’y perdre
y dissoudre mon nom
l’horrible de vos visages un rire et disparaître
déchirer mon visage vos yeux qui ne voient rien
mon corps paillasson y engloutir vos âmes
ce que je suis tuer m’en fous je n’y suis pas
boire plus que mon corps au goulot de vos coeurs
écraser sans regrets la mouche sur votre front
la mouche, et votre front
retirer de votre crâne mes futures tartines
dessiner des étoiles dans la boue où vos pieds
vous boulotter les pieds, en quête de mon étoile
vous rouler un patin
jusqu’au fond de vos entrailles
m’asseoir
ne pas bouger
me taire
ne rien être
et, quelques fois,
l’aimer
où je ne sais pas
aimer
au-delà au-delà
de ce cœur
qui bat
petit
entre mes bras
jamais ne m’a trahi
.….….….….….….….…..la folie