SENTIER
Un sentier, un éclair
Passage obligé
D’un vieux sanglier
Perdu dans la forêt
Frousse corse
A deux doigts
D’un abîme
Introspectif
Comment faire
Pour revenir
en arrière
quand le manche
est jeté
après la cognée
du bûcheron
de l’Alta roca
qui n’a peur
que du diable.
MONSTRE DE METAL
Monstre de métal
Calme Léviathan
Plein de bagnoles
Et de touristes
Lent sur l’eau
Majestueusement
Dormeur du râle
Des voyageurs
Que la joie
Eclabousse.
Une étoile métal
Le guide dans la nuit
Vers un port
A la mine réjouie
Qui attend
Bras ouverts
Qu’il vienne
L’embrasser
Sur la bouche.
BALLADE
Dans le chemin creux
De la vacance
Marche le bonheur
En robe de thym frais.
Pierre qui roule
Crevasse d’eau
Le ciel s’envole
Par-dessus le mur.
Dans le sillage
En révision
De la maison
Crevasse sans fond.
Là par hasard
Un petit poète
Trie les pierres
Des aiguilles
De Bavella.
Tout en haut
De l’armoire
La chouette
En chemise de nuit
La chaloupe bord de l’eau
Arrive à l’heure des aventures
Pleine de vent et de fureur
Elle frôle les bateaux
Rameurs en marcel
Les matelots du mensonge
Sabordent tous leurs rêves
En cultivant la rumeur
De l’île perdue en pleine mer.
Pas peur
De la mort et des anges impossibles de la fin des temps
Pas peur
Des avions-suicides téléguidés par la mauvaise pensée
Pas peur
Des barricades sans servants du parcours des pauvres
Pas peur
Des envoûteurs de rêves qui dorment sur des clous
Par peur
Des castrateurs de maïs qui se trompent souvent de cible
Pas peur
Des snipers embusqués qui me visent au cœur
Pas peur
Des soldats en nuisettes dont les grenades foirent
Pas peur
Des sorciers de la parole muets comme des carpes
Pas peur
Des glandeurs en tout genre sans genre défini
Pas peur
Des pirates impliqués dans les mœurs en rupture
Pas peur
Des prêcheurs du faux grassement rétribués
Pas peur
Des masques d’halloween en pâte de carton
Pas peur
De ceux qui me trahissent sans mauvaise pensée
Pas peur
Des femmes de triste vie qui veulent m’épouser
Pas peur
Des géographes de l’absurde qui relookent les champs
Pas peur
Des plénipotentiaires véreux qui trahissent leur mission
Pas peur
Des politiques d’opérette qui nous refilent du vent
Pas peur
Des grands prêtres sans chapelle dont la foi erre folle
Pas peur
Des amitiés de sables qui s’effritent à l’ouragan
Pas peur
De l’assassin discret qui sème son Adn à la ronde
Pas peur
Du flic de coin de la rue planté en pleine avenue
Pas peur
Du lait qui déborde à la flamme des aventures
Pas peur
Du loup qui se mord la queue en tournant la manivelle
Pas peur
Des médecins de l’impossible qui charcutent la montagne
Pas peur
Des navires en cale sèche qui veulent s’acheter des jambes
Pas peur
Des douaniers de la débauche en tenue de gauchos
Pas peur
Des toreros furieux qui ont perdu leur queue à la place du taureau
Pas peur
Des proxénètes notoires qui remplacent leurs gagneuses
Pas peur
Des fonctionnaires d’un soir à peu près renfloués
Pas peur
Des généraux d’opérettes qui ont mis leurs galons dans la confiture
Pas peur
Des routiers américains de la route 792 bis en panne
Pas peur
Des monarques de vespasienne qui ne se sentent plus pisser
Pas peur
Des chevreuils landais un soir d’hécatombe