Se saisir
de mots tordus
tourner langues
en petits matins brefs
en saisons
secourues de peu
paquets blonds en surface
presque bouée
cousue
sur vague
c’est ça
le commencement
veines bleues
sur le sable
le ciel
comme enroulé
autour du cou
c’est simple
comme paroles
si silence
bruissements
dilués
dans océan de voix.
C’est au bord que l’on s’épuise
ressacs
fraîcheur en soi
sac replié derrière le dos
relâchement
on ne tient plus debout
on se raccroche
aux images
à la brume bleue et noire
mouettes picorant
soleil
ciel fatigué
éclipse
dans chaque poche
c’est au bord
que s’échange le reste
de chaleur
de vie peut-être
avec qui peut encore
tenir
se lever
en poussant sur les mains
en tirant
sur la corde
du crépuscule
fil tendu entre ici et là-bas
entre on et ce je
qui ne dit pas.
On parle à voix basse
ça ne veux rien dire
quand hurlements
quand poussière sur le doigt
quand fièvre
on chauffe un peu
on remue les chiffons
manches trouées
pulls à rayures bleues
quand barreaux là-aussi
tout autour
avec insectes qui passent entre
narguent déjà de vivre
ça ne veut plus rien dire
quand demain
quand soupir
file d’attente au guichet
la culpabilité
dernières fouilles avant que
tout à tour
comme douane
de l’âge adulte
rien dans les poches
ou dos courbé
temps débite tickets
tunnels
issues
probablement.
Les matins
se défont eux-aussi
n’accrochent pas
alors
on se détend
miettes éparses
sur la table
comme mémento
à déchiffrer
petit ciel granuleux
rideaux
valsant sans rythme
nuages
sur l’horizon
presque peau retournée
en parcelles nerveuses
noyau blanc de l’oubli
ou pulpe
au fond du verre
pépins noirs
en éclipse
l’attente mécanique
c’est ça
qui ressurgit.
Figer mots
en langage bref
comme béquilles
en cas de chute
repliement
en boule au ventre
douleur mal contenue
fuyante
bien que rien
sur les ongles
bien que
même équilibre
qu’hier
pour soutenir ici
entrouvrir
lèvres ou dents
gagner seul l’horizon
ciel bas
masque à gaz
retiré
en guise de porte-voix
s’oublier pourquoi pas
ici
si peu de choses dites.