Revue de poésie contemporaine

BORDEL DE MERDE

B

1

à l’heure qu’il est
avec le temps qu’il fait
y a des vies
tu les piges de suite
moine punk
dan­dy discret
le sys­tème te vandalise
tou­jours autant
vod­ka essence
sui­cide raté
injures érotiques
sur l’autre rive
où la lumière devient bleue
force d’inertie
et géo­mé­trie variable
fumis­te­rie agréable
autour des feux
la foule fait la fête
et les gens se défoulent
et la terre tourne plus vite
pour faire tout ce vent
pen­dant ce temps
bor­del de merde
m’en­nuyer me détend
un truc de fou

2

à l’heure qu’il est
avec le temps qu’il fait
la mer sous le ciel
flotte comme du sperme
grâce aux médocs
maman décolle
grâce à l’alcool
je te supporte
dans les clichés
y a tou­jours comme
un fond de vérité
motard sans moto
papa sans marmot
catho­lique libertin
ou bien rap­peur pédé
tout le monde est seul
à l’intérieur
au sein de la meute
au cœur de la meule
toujours
tout le temps
tout est caduc
tout est cadavre
sauf quand des fois
la houle me lave
au bout du môle
aérosols
soleil salive
bor­del de merde
ain­si baigné
je cicatrise

3

à l’heure qu’il est
avec le temps qu’il fait
il est minuit
un peu passé
et c’est bizarre
en pleine nuit
le ciel est bleu
pour­tant il pleut
tout doucement
en centre-ville
à tra­vers champs
envie de vide
et de bruit blanc
le long des quais
le brouillard brille
je bou­quine ma bière
tranquillement
et au passage
je me débarrasse
du tas de gravats
que j’ai dedans
les bras les veines
les yeux les dents
bor­del de merde
en résumé
il était temps

4

à l’heure qu’il est
avec le temps qu’il fait
je des­cends en bas
en pyjama
et c’est bizarre
je sors dehors
comme aimanté
je tourne en rond
déboussolé
au bout du bord
le long de la boue
des métaux lourds
du ruis­seau mort
je confie aux soins
des oiseaux de proie
deux trois prières
dont une pour toi
les rapaces diurnes
dans cer­tains cas
c’est mieux que dieu
bor­del de merde
et plus efficace
spé­ciale dédicace

5

à l’heure qu’il est
avec le temps qu’il fait
la bière me boit
le feu m’éteint
je ne sens plus rien
et c’est bizarre
par­fois c’est bien
y a grand soleil
mais fait pas beau
je rentre dedans
je monte en haut
je pense à toi
je me mets des doigts
en rêvassant
les yeux crevés
par les écrans
les clips déviants
chan­ger de peau
je peux pas trop
bor­del de merde
sou­rire en coin
nou­veau tricot


 

poète obs­cur ras­ta chauve para­site pédé chien de métal jamais per­du tou­jours per­dant en géné­ral Hep­tanes Fraxion le fils du pape et de la pute hurle à la mort en buvant son vin et errer le muscle en géné­ral en géné­ral faut pas géné­ra­li­ser enculé

Son blogue : http://heptanesfraxion.blogspot.fr/

Auteur(s) / Artiste(s)

Heptanes Fraxion

poète obscur rasta chauve parasite pédé chien de métal jamais perdu toujours perdant en général Heptanes Fraxion le fils du pape et de la pute hurle à la mort en buvant son vin et errer le muscle en général en général faut pas généraliser enculé

Son blogue : http://heptanesfraxion.blogspot.fr/

Revue de poésie contemporaine

Articles récents

Auteurs & artistes

Méta

En savoir plus sur Ce qui reste

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading