La pluie elle pense seule
son chemin de silence
Quand les pierres
désignent le monde
Nous sommes traversés
de part en part
Les yeux s’habituent
si vite à la pénombre
Les mains sont
des colonnes de fourmis
A chaque jour suffit
son labeur
Vite le train qui va
va traçant sa route
Vite le paysage
mangé
Les kilomètres arrachés
à la mémoire
Elle m’attend
dans sa robe
Le jour
est une porcelaine
Ombre du désir
vacant de l’aube
L’auto s’emballe
sur le boulevard
La ville est déserte
oublieuse
Chaque mot résonne
dans l’air
Son trop plein de silence
sa charge imprécise
Délivrons-nous des moments
fragiles
Le bonheur tangible peut-être
loin de la coupe aux lèvres
Boire son eau vive