Tu t’accordes
Avec l’assoupissement
Pour un instant de sclérose
Tes mots
Se contractent
Se répètent
Sur l’immense page molle
Ils s’articulent
Dans l’effacement
D’une parole vitale
Avec la mort sous-jacente
Pour une lumière minuscule
Tu te noieras s’il le faut
Dans les ponctuations
Du dégoût
La main du poème
Porte les ongles de l’improbable
Et du souvenir
Sois ici
Quand elle viendra
Se poser
Sur ton épaule
Oscillant entre tes jours
Et mes nuits
Le poème est l’infranchissable
Éphémère
Ne pas regarder
Au risque de s’en remettre au gris
Ce qu’il reste du paysage
Là où le cri et le silence se disputent
Les résidus d’une lueur
Improbable
Mélange d’interrogation et de neige
Que tu perds de vue
Comme un prénom
L’œil mesure ce qu’il cède au morne
Là où chaque pensée cesse de résister
Dans un dernier spasme
Rien ne retient l’abandon aux nervures
Sous le scintillement du chaos
Ruisselle chaque goutte de chair
Comme un empressement dans une fuite en avant
A se démettre l’esprit
Quelque part les yeux s’aveuglent
A ne plus lire que du feu
S’écornent les bouches
Sous la pression de la fièvre
La peau n’est plus à personne
Puisque tout n’est que disparition
De la nuit
Ramenons l’autre
Peau
Élimée
L’ombre à la fenêtre
Comptabilise
Les robes des croix
Sous peu
Il faudra déchirer l’aube
Pour sonder l’horizon
Jusqu’au reste d’un souffle