ARMOIRES À PEAU
Une excentricité minutieuse chauffe à blanc ce que j’observe.
Je me pare d’une auréole insuffisante
Et déréglée
Et m’engage dans la fiction humaine,
Bouscule les armoires à peau,
Tranche dans le corps obèse de leur foire aux sentiments.
… Quand ils disent qu’ils veulent le bien être des masses,
En fait, il s’assoient sur notre visage et nous font respirer leur intérieur
Qui sent la délivrance impossible

MES ABATS
Je fais le tour de mes abats.
Un sang d’encre court, flamboyant de coquelicots,
De fard couperosé, de corail poisseux et de gueules hurlantes, Ouvertes comme autant de vulves.
La bouche est rouge, invaginante.
Tout le corps est reçu, replié, retourné sur lui-même,
Comme le doigt d’un gant.
Coutures, balafres, piqûres montées en contrepoint.
On m’a dressée à vivre devant un miroir,
Braquée devant la toison polie de mes oripeaux.
Et je plane viscéralement sur leur dépouille.
Épouvantail nimbé de semences qui se cabrent au montage,
Je taille sur mes flancs autant de plis intestins, de seins
Profonds pour rapiécer la tripaille, et retrouver le cœur.

LE JOUVENCEAU
Me vient des émois prodigieux !
Heureusement, j’ai affaire à un jouvenceau…
Il regarde ses cinq doigts d’un œil indécis et se caresse l’épaule.
Un moelleux !
Une finition !
Du velours !
Plus moyen de me retenir, je le prends à rebours,
Aux grands mômes les grands remèdes !