Revue de poésie contemporaine

Trois poèmes

T

 

Au bout des laisses. Cer­tains ne voient rien noir comme dans le cul d’un chien. Cer­tains y voient un col­lier et de l’autre côté un maître. Au bout j’y vois le mur hori­zon­tal de la mer, de l’autre côté l’ho­ri­zon de la falaise le dos au mur le lieu d’où tu tombes. Entre-deux la laisse. Un bout des lèvres sur le bout de la langue, pour apprendre à par­ler avec au fond de la gorge la rocaille éro­dée verte et noire, au fond de la gorge la glaire écu­meuse et stag­nante. Une sorte de no man’s land à prendre appré­hen­der cir­cu­ler entre les bâches et l’en­fon­ce­ment du sable, accep­ter de lais­ser s’ef­fa­cer les traces der­rière qui se retrouvent devant, quand il faut recu­ler de la marée qui remonte. Une cir­cu­la­tion mal­ai­sée dans les veines salées mais le cœur y est comme un objet per­du un peu maquillé. Au bout des laisses est un par­cours où on n’ar­rive jamais il n’y a pas d’ar­ri­vée. Il n’y a que des points et des détours, comme des grains de sable. Ceux qui marquent les pas.

Sable impres­sion­né
de l’ab­sence du pas
la marche oblongue
au soir
et se couche
l’im­pres­sion absente
du sable distant
tan­dis la marche
au sens se rendre
rendu
semble la rotonde
du monde tant retorse

Sais-tu.….….si ne rien

une vaste salle vide
la place pal­pi­tante.….des pas d’enfants
si s’en­combre.….……que ne coule
si n’en­combre.….……que découle

le monde à l’in­té­rieur.….…..le monde intérieur
une pente..douce.….…lumi­nes­cence liquide
l’an­té­rio­ri­té déci­dée..décé­dée.….aux ciseaux
décou­per..les ponts.….cré­neaux-niveau
mou­ve­ments..concert à marée sans arrière
les ponts cou­pés.….….….…pas­ser dessus

les plaies mobiles.…..figés dans le courant
épar­pillés dans la salle.….…étalent étale et solde
le mar­ché de la place dans la salle où..se coule
les parois che­min sinu­soï­dal insinuent
au sol.….….les sédi­ments
le sol solide de la vase pas­sé trois temps

danse d’en­fant.….…..l’al­lon­ge­ment
la peau des murs exfo­liant.…..des cel­lules
les regards de fonte bar­rés.….leur éro­sion
sur les fonds de la terre
ce qui dort.….ce que le jour ne lève pas
ne plus sou­le­ver.….…du doigt les yeux

sur autour.…..les signets marquent
les crus.….…le croire.……pas­sé
le cru.….…..les loi­sirs du débordement
comme des petites griffes
jus­qu’aux petites grilles
le tirant du pré­sent gîtant dans son précédent

la salle cani­veau à voûte le dos les murs
le cœur valve et les gestes vanne
en dedans âge épur
les veines distillat
l’ef­fort te reste.……l’eau ter­rain
habi­ter.….….si..ne..proche
le vaste corps.….…..si.…..ne rien

Auteur(s) / Artiste(s)

Cédric Bernard

Cédric Bernard vit dans le Pas de Calais, trop loin de la mer.

Il tient la dérive du blog http://lesmotsdesmarees.blogspot.fr/ et a participé à quelques revues( MGV2>Datura, FPDV, Les Tas de mots, Traction-Brabant, Vents Alizés, Paysages Écrits... ). Il a publié La Bascule des Chevaux (2014) chez mgv2>publishing, sous la direction de Walter Ruhlmann, et trois chaloupes pirates disponibles via le blog : C'est le matin que l'on grandit (2013), Le cas Leleu (2014) et A propos de celui qui réussit à rater correctement (2014).

Revue de poésie contemporaine

Articles récents

Auteurs & artistes

Méta

En savoir plus sur Ce qui reste

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture

Règlement général européen sur la protection des données personnelles
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.