Revue de poésie contemporaine

Le nid dans la lumière

L

Auteur(s) / Artiste(s)

Cécile Vibarel

Cécile Vibarel, née en 1975 à Montpellier, s’est nourrie initialement d’une formation classique (Histoire et Philosophie). Elle entreprend, par la suite, des études d’anthropologie et obtient un DEA d’anthropologie religieuse africaniste. En parallèle à son travail de documentaliste, elle prépare actuellement une thèse de Doctorat sur les pratiques de naissance alternatives.

Ces études lui ont permis d’assouvir sa soif de découverte des altérités qui nourrissent son inspiration : Elle s’intéresse, en particulier, aux univers amérindien, africain ainsi qu’à l’Islam soufi et aux spiritualités orientales.

Convaincue que la quête essentielle de l’être est le cœur même de la poésie, elle envisage l’acte d’écrire comme une ascèse spirituelle et tente de puiser son encre à la source vive des traditions.

Quelques poèmes parus ou à paraître dans des revues papier ou numérique (Souffles, Littérales, Recours au Poème, Nunc, Arpa et Thauma) et un premier recueil, Sentinelles du silence, a été publié en édition numérique chez Recours Au Poème éditeurs, en Juin 2015.

Chantal Jumel

De longs séjours en Inde du Sud depuis 30 ans ont façonné mon regard sur le monde. Je ne vis pas entre « deux » cultures mais « avec » deux cultures. J’ai été initiée au théâtre dansé Kathakali, à la danse classique Mohini-Attam et à l’apprentissage des peintures éphémères réalisées sur le sol au moyen de poudres minérales et végétales.

Le monde des peintures éphémères, l’esthétique et la philosophie indienne constituent la toile de fond de ma recherche artistique. La communication non verbale du langage des mains dans la danse classique de l’Inde et dans l’iconographie sont également une source d’inspiration pour leur symbolisme. D’autres formes artistiques ont également contribué à ma démarche créative : les narrations graphiques sous forme de rouleaux peints des conteurs du Rajasthan et du Bengale, l’art de la calligraphie, l’abstraction des peintures tantriques, les cosmogrammes du Jainisme, les calligrammes qu’ils soient d’Apollinaire ou de Raban Maur dans l’ouvrage Liber de laudibus Sanctae Crucis et les broderies de ma grand-mère et de ma mère. Elles fleurissaient ou créaient des animaux ou des objets sur des draps blancs usagés pour les fêtes de Noël et de Pâques. À chacun de mes anniversaires, ma mère écrivait patiemment au point de croix mon prénom sur une pochette cousue main. Année après année, j’ai chéri les cadeaux autant que les aumônières ornementées.

La répétition comme forme créative évoque une forme de méditation connue sous le nom de likhita japa en Inde et qui consiste à réitérer un mantra ou une prière dans un cahier sous la forme ou non d’un volume ou de la silhouette d’un objet de culte ou d’une divinité. Ma démarche graphique est fondée sur la répétition de la syllabe sacrée OM en devanagari sur papier de riz ou de mûrier. La nature répétitive de mon travail graphique libère mon imagination et l’écriture devient narration visuelle. Je façonne les syllabes pour en faire une matière capable de transcrire les états de conscience de la nature humaine et les réalités du monde. J’ai délibérément choisi l’encre monochrome pour ses qualités d’abstraction et de silence qui m’amène tout naturellement à l’introspection et à la distanciation.

Ses travaux sont consultables sur les sites suivants :

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