Pris froid sur la nuque à vouloir rattraper le temps perdu en marchant. Vite. Ton foulard en soie. Des livres et une rolls.
Les petites magies du printemps se déploient avec des façons d’oiseau tombé du nid et ça sent la feuille nouvelle. Voilà.
Ce matin est candidat à sa propre succession.
Ma casserole ressemble, mais oui, à ce vampire croisé par hasard. C’était vers le Morbihan. Envie soudaine d’y faire bouillir un truc.
Et déjà, sous la douche, pour commencer ce samedi était aussi éphémère qu’une jonquille.
Ma langue suçote cette carotte que tu t’es mise à aimer d’un amour tendre en la découvrant plantée dans ces sables où je t’ai aimé, un jour.
Vu un homme marcher avec une fille. Vu comment sa femme, jalouse, a donc frappé du pied une pierre au hasard d’où est sorti un loup etc…
Pour un peu, cette soirée ressemblerait presque à une cuisine roulante où les plats défilent comme lors d’une fantaisie militaire.
Le jour s’écrase comme un vieux chien. La nuit avance à pas cadencés. Une défaite perdure. La victoire se perd dans la brume.
Je ne sais pas comment mon verre de Paddy s’y prend pour disparaître à l’heure où les officiers de l’armée du salut lancent l’assaut final.
Je jette un regard torve, évasif,des deux côtés du sofa. Et ça pendouille. Il y a ton vieux chandail pourri et nos fatigues. C’est joli.
Après, j’ai fait un autre rêve. Mais d’abord, le placard et la sorcière. J’adore le rêve de la sorcière. C’est un cauchemar assez marrant.
Et pourquoi pas. Oui. Devant son verre de Paddy gazouiller, comme ça, à l’ancienne. Sans lien. Ni dans les mains. Ni dans les poches.
Mes lentilles, n’empêche, j’en ai pas honte. Et même, tenez, à présent que cette journée touche à ma faim, oui, j’en suis fier. Voilà.
Se faire oublier dans un bol de nouilles en attendant qu’on livre la dépression que t’avais commandé, pensant me faire une surprise.
La pollution? Oh, juste un peu de brume comme garantie de discrétion. Voilà.
Disons que chaque matin, gris ou pas, l’engonçait dans son étui.
Dans le silence, les mains, sinon, elles s’aplatissent. Ou elles tricotent à la sauvette des désirs qu’un brin de laine pourrie entraîne.
Dans le silence, pourquoi faut-il toujours que les mains trouvent matière à s’ennuyer? Les mains, rien à faire, il leur faut du mouvement.
La rumeur de ces balles molles, ça sonnait creux, certes, mais au moins ça meublait le silence.