j’habite
minuit
sous ce
soleil
de fer blanc
sorti d’un
vieux petit
rêve
moqueur
usé
rouillé
dessiné à
la craie sur
des ardoises
mouillées
lever les yeux
c’est trop d’effort
les meubles c’est
trop lourd les murs
c’est trop haut
puis un jour repérer
une coccinelle
et à quatre pattes
la suivre la regarder
escalader le gratte-
ciel d’un brin d’herbe
l’Himalaya d’une
fourmilière et
apprendre le
courage du bonheur
doucement s’en vont les ombres
les voilà qui deviennent étrangères
elles s’éloignent silhouettes imprécises
je voudrais les rappeler mais non
il faut les laisser partir disparaître
qui suis-je sans ma douleur
j’ai tant vécu sous son aile
que je suis une rivière
qui a perdu son lit
une pêche dorée
s’est écrasée
sur ma joue
le visage d’un enfant
j’ai joué j’ai perdu
mais qu’est-ce que perdre
dans le temps humain
quand autour de moi
les montagnes s’aiment