naître
d’un brasier
le ventre d’une mère
sentir
le souffle chaud
de l’air
sur sa peau neuve
dès l’aurore
tout est fièvre
incendie
vivre brûle
« ôte-toi
de mon soleil »
et sois
la proie
de l’ombre
regarde ton
corps qui s’étire
sais-tu
seulement
ce qui fait
bander
tes muscles
et
se tendre tes
nerfs
rien ne me donne signe de ma propre vie
sinon
les tremblements
de mon corps
mes bras
qui s’écartèlent
et mes yeux
foudroyés
par l’âpre éclair
du jour
embrasements
les premières fois
brûlent
les dernières
elles
consument
extinction des sens
les flammes
sous l’éteignoir
je ne verrai
jamais
la couleur
de mes cendres
la caresse du vent
qui les envolera
ne me sera pas
douce