« Sarment
C’est un mot qui se tord
Au sens noueux
Facile à enflammer
Promesse rectiligne et sauvage
A l’ivre ouvert »
Colette Daviles Estinès
Laisse dire
On m’a dit c’est bleu
ce que tu écris
On m’a dit mais
c’est bleu nuit
Alors aujourd’hui
je n’ai prononcé que des oiseaux
Ils battent de leur aile
sur le parvis des jours
Symphonuit
J’ai à peine oublié de dormir
Que le matin est déjà là
Cette nuit, sur ma page
J’en connais la musique
Une blanche vaut deux noires
C’est du silence, en l’air jeté
Un silence dédié
La fenêtre pâlit par-dessus mon épaule
L’aube mord à pleine lune
A même la pulpe des nuages
Axe
Goûter les mots fondre sept fois dans la bouche
Se laisser assaillir de cet écrire
Et transposer l’accord
Dans l’axe du poème
Unifiée
En somme, nous
Sédimentaire distance
Comme si l’Histoire avait fermé les yeux
Une pause espace/temps
Traversée de Sahel
Où en sommes-nous ?
Une ondée, sur le quai de ce printemps
Elle ne crépite pas, dans la poussière déposée
Exhale un Tchad de cuir et de cire noire
Antilopes d’ébène falsifiée
L’Histoire ouvre les yeux
Mémoire irriguée de lumière
Chari dépositaire
Sarment fantaisie
Je fais le sarment de te re-garder
Sarment
C’est un mot qui se tord
Au sens noueux
Facile à enflammer
Promesse rectiligne et sauvage
A l’ivre ouvert