L’avantage désespéré
C’est sous le soleil étale
Que son sang s’est figé
Affolée, vulnérable
Elle n’a plus sur elle que
L’avantage désespéré
D’une figure sans lumière
Au fond de la gorge
Tout à coup le cortège,
L’équivoque de son mystère
Elle implore les étoiles
De venir la chercher
Et elle pleure
Cet amour obstiné
D’une tendresse insouciante
Épars sur les papiers
De profundis
La poétique des pétales
Blancs en chute.
Nocturne
Des liens dénoués
L’avant, inatteignable
L’après, indéfinissable
Désastre, friche
Versant pressenti
Vitrail émietté
Prix de l’oubli
Forme de plongée
Sur la ruine de tout le reste
Charme du quantum
Il suffit d’un éclat
De nuit augmentée
D’un message à la dérive
D’un horizon fragmenté
D’instants minuscules
Échafaudés
En spirales mouvantes
Pour que soient semés
Les infimes indices
De l’immensité
L’évaporé
Tu t’estompes dans le lointain
Je ne sais plus le sentiment
Ni si je suis devant
Une interrogation ou bien
La certitude de l’évidence
Au loin la colombe se perd
Dans la lumière éthérée
Et toi dans la transparence
D’un voile de verre
Tu t’es évaporé…
Là où j’ai plongé
(paroles d’un looser en sursis)
A l’horizon d’un verre le soleil s’est échoué
Exactement là où j’ai plongé.
J’ai plongé et j’ai pris
croyant avoir gagné l’oubli,
croyant conjurer la vieillesse,
les saloperies
du monde dans lequel je vis
J’ai plongé et j’ai pris.
Paroles de looser en sursis.
Plus rien n’est coordonné,
Les perspectives se sont brisées,
impotent sur la chaise
je reste là cloué.
A l’horizon d’un verre le soleil s’est échoué
Exactement là où j’ai plongé.